Les discours présidentiels et ministériels nous rebattent les oreilles à propos de sécurité, d’intégration alors que les principales mesures prises dans l’Education Nationale (suppression de 20 000 emplois d’aides-éducateurs et de 5 600 postes de MISE) vont dans le sens opposé.
En effet, au-delà de l’anecdotique doublement du nombre des bacheliers des ZEP admis à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po) qui passe ainsi de 17 à 33, c’est bien l’ascenseur social que représentent les études universitaires et les diplômes que l’on va mettre « en panne » par la suppression progressive de la totalité des emplois d’aides-éducateurs et des postes de MISE, les suppressions de la rentrée 2003 n’étant qu’une première étape.
Nombre de jeunes occupant ces fonctions sont issus de milieux modestes. Pour eux, faire des études ne peut se concevoir qu’avec un appoint financier car les bourses universitaires ne sont pas suffisantes. L’existence des MISE correspond bien à cet objectif : concilier travail et poursuite d’études.
Etre MISE est bien un travail réel, essentiel même pour la collectivité scolaire. Bien sûr, comme dans toutes les professions, il en est qui ne donnent pas une bonne « image » de la catégorie, qui ne sont pas « à la hauteur », mais il n’est point besoin d’être devin pour savoir que ce ne serait que lorsqu’ils auraient disparu que l’on se rendrait enfin compte de leur importance, de leur rôle au quotidien. Et pas seulement pour comptabiliser les absences ou surveiller les permanences ! Sans eux et leur place d’interlocuteurs, voire de confidents privilégiés des collégiens et lycéens, nombre de conflits ne seraient pas désamorcés, aplanis.
Par ailleurs, alors même que notre ministre annonçait pendant ces dernières vacances que la violence dans les écoles, collèges et lycées ne cesse d’augmenter, la suppression des aides-éducateurs et des MISE va avoir pour conséquence un moindre encadrement des élèves et donc, on peut légitimement le craindre, une explosion de problèmes qui n’encourageront pas les étudiants à se tourner vers l’Education Nationale pour y faire carrière…
Sauver tous ces emplois et postes menacés est bien et doit être plus que jamais un mot d’ordre commun à tous les personnels de nos établissements scolaires.
Après le 24 septembre et le 17 octobre, il y aura d’autres actions ces prochaines semaines et plus la participation sera massive plus on aura de chance de se faire entendre.