Lorsque j’ai obtenu mon CAPES de Lettres Classiques, je savais par avance que je ne pourrais être professeur sans m’engager syndicalement.
Après quelques semaines, je pouvais déjà avoir une certaine connaissance des problèmes qui se posaient à un jeune enseignant, au travers de la formation IUFM , bien insuffisante, trop théorique, abstraite et éloignée des réalités de l’enseignement, nous le savons, mais aussi au travers du stage en responsabilité en établissement. Comment concevoir d’être professeur sans faire entendre mon point de vue et sans chercher à proposer des solutions aux problèmes ? C’est le SNES qui m’a offert cette possibilité !
J’ai donc commencé par proposer mon aide pour différentes choses, puis, très vite, on m’a demandé mon avis, on m’a écouté et finalement, on m’a donné des responsabilités…enfin je pouvais faire autre chose que de subir ! Ecouter, consulter, proposer et agir doivent être les mots d’ordre d’un syndicat : c’est ainsi que se comporte le SNES, et c’est la raison pour laquelle j’ai poussé la porte de ce syndicat.
Le SNES représente, pour moi, un syndicalisme ouvert, capable d’évoluer en fonction des militants qui s’impliquent, capable de prendre en compte l’avis de chacun, un syndicat ouvert aux jeunes, qui les laisse s’exprimer et se faire leur place ! J’apprécie beaucoup aussi le fait que tous les responsables savent encore de quoi ils parlent quand ils parlent d’élèves : un syndicalisme proche de sa base, et comment ne pas l’être quand on sait ce que c’est qu’enseigner, est pour moi un syndicalisme efficace. Mais je pense que vous le savez tous, car beaucoup d’entre vous ont déjà eu l’occasion de faire appel au SNES.
Lorsqu’on m’a proposé de devenir commissaire paritaire, c’est donc tout naturellement que j’ai accepté. Il s’agit pour moi d’une nouvelle étape dans mon engagement syndical. Etre commissaire paritaire, c’est une autre possibilité qui m’est offerte de représenter directement tous mes collègues et de les défendre au mieux (ex : pour ce qui concerne les notations administratives….). Et je ne pouvais concevoir de réaliser cette action dans un autre syndicat qu’au SNES.
On pense souvent que les jeunes enseignants ne se préoccupent de rien, qu’ils se contentent de venir assurer leurs cours, de participer à quelques projets, qu’ils ne s’engagent pas syndicalement car ils ont le sentiment de ne pas pouvoir changer les choses. Tout est si bien établi qu’on ne voit pas vraiment comment on pourrait faire évoluer la situation, mais les problèmes sont présents pour tous ( on nous en demande de plus en plus, on subit des pressions de la part de notre administration, on ne nous donne pas assez de moyens pour enseigner dans de bonnes conditions). Je considère pour ma part que baisser la tête et se résigner n’entraînera qu’une dégradation de nos conditions de travail ! C’est pour éviter cela que je me suis engagée au SNES, c’est pour éviter cela que je souhaite être commissaire paritaire ! Et comme ce n’est qu’au travers d’un syndicat qui sait rassembler que nous pouvons agir, je souhaite être commissaire paritaire pour le SNES !