« LA SEULE LUTTE PERDUE EST CELLE QU’ON ABANDONNE »

Les Mères de la Place de Mai (Argentine)

La grève du 20 novembre dernier, massive dans la fonction publique et majoritaire dans l’Éducation Nationale, a permis l’ouverture immédiate de négociations pourtant refusées peu avant par le gouvernement (déclaration unilatérale du Ministre le 26 octobre dernier).

Lors de la réunion du 3 décembre 2007, Eric WOERTH (Fonction Publique) a procédé à différentes annonces :

  • ouverture de négociations sur le thème salaires et rémunérations dès le 17 décembre,
  • acceptation du principe de discussions sur la grille indiciaire, le ministre reconnaissant l’écrasement de celle-ci et la nécessité dans le cadre de mesures générales de l’augmentation de la valeur du point d’indice ;attendons la concrétisation de ces annonces.
  • acceptation du principe d’une négociation annuelle sur les salaires dans la fonction publique avec une première réunion au printemps 2008 pour les rémunérations 2009.

Cependant, la volonté du gouvernement d’aboutir à une réelle revalorisation des traitements et pensions est très limitée. Le leitmotiv restant « le travailler plus pour gagner plus », nous serons donc très attentifs aux questions suivantes :

  • Maintien du pouvoir d’achat par des mesures générales, passant par la revalorisation du point d’indice, et ce, dès le 1er janvier 2008 ;
  • Prise en compte du passif des années antérieures ;
  • Reconstruction et revalorisation de la grille indiciaire.

S’agissant des heures supplémentaires et des mesures éventuelles sur le compte épargne temps, nous rappelons avec les autres organisations syndicales notre volonté de les traiter en dehors du sujet « pouvoir d’achat ».

Par ailleurs, le gouvernement a tendance à vouloir oublier une de nos revendications essentielles, celle de l’emploi public.
Il n’est pas inutile de rappeler que le chef de l’État s’est engagé à ne renouveler qu’un emploi sur deux de fonctionnaires, mais devant le tollé soulevé par cette problématique dans l’Éducation qui aurait eu comme conséquence de fermer très vite des écoles, l’engagement est passé à un sur trois dans notre secteur. Pourtant, les annonces montrent que les suppressions toucheront de façon très inégale les différents métiers de l’enseignement. La programmation de pertes d’emploi de 20000 par an pendant 4 ans ne touchera quasiment que des emplois de professeurs du second degré et des administratifs. Il apparaît clairement que pour y parvenir il sera nécessaire d’engager une réforme en profondeur des lycées, puis à nouveau du collège, et de nos missions. La réforme à venir du lycée dont nous connaissons à peine plus que ce que ce qu’en dit la presse, met en perspective la fusion des sections technologiques et des sections professionnelles dans le cadre du bac pro en 3 ans avec suppression programmée du BEP.
Les Fédérations de l’Éducation Nationale se sont rencontrées et ont adopté le principe d’une action unitaire courant janvier sur ces questions. Beaucoup de travail et d’actions en perspective.

Christophe Girardin.

10 décembre 2007