Rentes, connivences et privilèges.
Ces mots sont ceux de la présentation du rapport Attali, en les entendant, je me suis demandé si je rêvais !
Par ces mots, les membres éminents et très sérieux de cette commission ne désignent pas les rentiers, les lobbys politico-économico-financiers, ni même les plus riches actionnaires ou propriétaires, non, tout simplement, les travailleurs salariés des fonctions publiques et des entreprises, les smicards, les chômeurs, les malades (ceux qui le sont déjà et les futurs). On ne veut pourtant pas basculer dans le discours populiste, mais ces gens-là, sont-ils encore des gens ?
Dans les poches de qui sont passés les milliards qui correspondent à la baisse de 9% des salaires dans le PIB*, entre 150 et 180 milliards d’euros, soit 20 fois le déficit des retraites et 10 fois celui de la sécu ? Ce n’est pas audible dans les discours captieux du chef de l’État ni de son gouvernement. Ah, mais ça, ce n’est sans doute pas politiquement correct d’en parler !
Revaloriser tous les salaires dans la fonction publique et aussi ceux du privé, voilà une revendication juste et que chaque salarié peut comprendre en constatant la diminution de son pouvoir d’achat, c’est une revendication soutenue par 57% des français à en croire les sondages.
Défendre les services publics et par voie de conséquence l’emploi public, les postes d’enseignants, de vie scolaire, d’orientation et d’administratifs, voilà aussi une des revendications justes pour lesquelles nous étions des milliers en grève et dans la rue jeudi dernier : 55% des enseignants.
Revendications pour lesquelles nous poursuivrons nos actions, pour le plus grand bien de tous les Français, quelle que soit leur génération. Alors, arrêtez donc de dire qu’on ne comprend rien à rien, que la société change, qu’il faut qu’on bouge, qu’on vive pour travailler, qu’on se tue au travail, et qu’à penser autrement, on est des ringards, vieux jeu, de connivence avec on ne sait trop qui pour rester accrochés à nos privilèges, nos retraites, nos rentes, notre sécurité sociale solidaire...
Nous avons compris ! C’est eux qui ne comprennent pas que cette société qu’ils font à nos dépens, nous, les salariés avec nos syndicats, on leur dit qu’on n’en veut pas !
Christophe Girardin
Vendredi 25 janvier 2008
*(Le Monde Diplomatique de janvier 2008)