une intervention d’un camarade de Marseille, ex France Telecom au congrès SNES-FSU de Montpellier mai 2022.
Chers collègues, aujourd’hui je veux vous parler des conséquences sur nos conditions de travail du projet Macron pour l’école. Il se trouve que dans ma première vie professionnelle j’ai été agent titulaire à France Telecom. Et je retrouve dans ce projet pour l’école tous les mécanismes qui ont été mis en œuvre lors de la privatisation de l’entreprise :
- Suppression des concours de recrutement.
- Recrutement par des contrats locaux.
- Mise en place d’un Management violent. Cela c’est traduit par des :
- dégradations des conditions de travail, afin de pousser une partie des employés au départ volontaire
- Par des incitations des agents à démissionner, à muter dans d’autres secteurs de la fonction publique, à abandonner le statut pour une revalorisation salariale, à signer des congés de fin de carrière.
- Pour ceux qui ont gardé le statut cela a été : déconsidéreration, culpabilisation, placardisation.
Les conséquences de ce management ont été terribles avec une vague de suicide sans précédent, suicides parfaitement assumés par la direction, le PDG ayant dit à ses cadres en parlant des fonctionnaires : « je ferai les départs d’une façon ou d’une autre par la fenêtre ou par la porte »
Que propose le projet Macron pour l’école ? Pas autre chose.
- Suppression des concours
- Extinction des corps actuels au profit d’un recrutement systématisé de personnels contractuels.
- Dégradation des conditions de travail avec accroissement du temps de travail par de nouvelles tâches
- mise en concurrence des uns et des autres
- Individualisation de la carrière
- Culpabilisation et pénalisation des personnels titulaires les moins disponibles, les plus âgés ou les plus fragiles.
Ce projet aura donc des conséquences néfastes sur nos conditions de travail et favorisa l’augmentation des risques psycho-sociaux et engendrera plus de souffrance au travail.
Pour finir je voudrais vous lire un extrait des propositions de l’IFRAP, think tank dédié aux politiques publiques, je cite : « on peut imaginer un temps de transition où les rectorats régionalisés continueraient d’administrer les carrières des enseignants titulaires jusqu’à ce que la fin du statut des nouveaux entrants assèche le stock de titulaires. »
Cette dernière partie est extrêmement violente mais c’est bien là un idiotisme du new public management qui sévit à l’EN depuis quelques années.
Camarades, nous aurons de cesse dans les jours qui viennent de dénoncer et de combattre ce projet mortifère pour notre statut et nos conditions de travail. Luttons avec force contre la francetelecomisation de l’EN. Nous devons le faire tout simplement pour la survie de notre profession telle que nous la portons aujourd’hui.