Taux de grévistes : manipulation du ministre
Communiqué de presse du SNES national daté du 21 novembre 2008
La grève de jeudi 20 novembre a été majoritairement suivie par les enseignants du second degré. Devant l’ampleur de la protestation, l’autisme du ministère se double d’un mode de calcul inadmissible et mensonger des taux de grévistes.
En effet, alors que le taux de grévistes pour chaque établissement doit être calculé en rapportant le nombre de grévistes au nombre d’enseignants attendus ce jour là, c’est-à-dire devant, selon leur emploi du temps, effectivement travailler, le ministère demande à chaque chef d’établissement de diviser le nombre de grévistes recensés par le nombre total d’enseignants de l’établissement.
Pourtant les personnels en congés maladie ou qui ne sont pas de service ce jour-là ne devraient bien sûr pas être comptabilisés. Ils ne sont ni grévistes ni non-grévistes : ils ne travaillent pas !
Ainsi, par exemple, dans un lycée de Seine-et-Marne où 18 des 24 enseignants ayant cours à 8h00 (attendus) étaient en grève, soit un taux de grévistes de 75%, le Rectorat divise le nombre de grévistes par 68 c’est-à-dire le nombre total de professeurs exerçant dans ce lycée... soit un taux de grévistes de 26%. Avec une telle méthode de calcul, même si aucun cours n’avait eu lieu dans cet établissement, le ministre n’annoncerait que 35,3 % de grévistes !
Le SNES dénonce fermement cette manipulation statistique qui permet à Xavier Darcos d’affirmer sans vergogne ce matin sur France Inter que « 7 professeurs sur 10 n’étaient pas en grève » hier et qu’il s’agit de « chiffres objectifs ».
Il demande au ministre d’entendre enfin la profession plutôt que de s’enferrer dans une communication dont le seul objectif est de nier la réalité et de masquer l’ampleur des mobilisations que suscite sa politique.