Lorsqu’une organisation syndicale se sent obligée de se justifier d’une non action c’est que sans doute, même ses militants doivent se sentir mal de ne pas participer. Il s’agit pour le SGEN et pour l’UNSA, qui n’oublions pas syndique très majoritairement les chefs d’établissements, d’expliquer, sur leurs sites, à tous les collègues, pourquoi ne pas faire grève.
Alors que nous venons de constater en janvier une baisse des salaires et que les prévisions de rentrée vont encore dégrader les conditions de travail, il faudrait rester là sans rien dire ni rien faire ? C’est un appel à l’immobilisme et au refus de l’action avec les collègues, il est d’ailleurs remarquable que, dans leurs propos, il n’y ait aucune proposition de modalité d’action qui infléchisse les positions du gouvernement actuel dont ils semblent confirmer qu’ils n’en sont que des courroies de transmission (faut pas gêner les copains). La FSU a tenté de construire une action unitaire, et on voit bien que ici où là certaines sections syndicales se joignent à nous comme la CGT dans l’Aube. C’est la responsabilité d’une organisation syndicale d"engager une action, lorsqu’un gouvernement reste sourd aux demandes des salariés, ce même gouvernement qui est capable d’augmenter les salaires des très hauts cadres de l’administration comme les recteurs, en employant le mot rattrapage !
Oui, faire grève à un coût, et non, ce n’est pas une partie de plaisir, mais faut-il rester immobile dans son coin, ou à grommeler comme parfois en salle des profs sans rien tenter ? Quelles sont les intentions véritables de ces organisations syndicales qui appellent à l’échec des actions engagées par d’autres ? Faire une économie, c’est peut-être ne pas se syndiquer chez eux et se syndiquer dans un des syndicats de la FSU, et réussir à faire débloquer ensemble le point d’indice tout en améliorant les conditions de travail pour nous et d’enseignement pour nos élèves.
Christophe Girardin,
Secrétaire académique du SNES-FSU