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1- Une nouvelle politique pour l’Education prioritaire ?
Le changement de gouvernement de l’été dernier s’est accompagné de la création d’un secrétariat d’État auprès du ministre, chargé de l’éducation prioritaire.
Selon le décret du 14 août 2020, la secrétaire d’État « élabore et met en œuvre la politique d’éducation prioritaire et contribue, à ce titre, à la définition et à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations ». À qui ce choix de mettre l’Éducation prioritaire (EP) sur le devant de la scène donne-t-il des gages ?
La révision de la carte de l’Education prioritaire prévue pour la rentrée 2020 a été repoussée, au profit de la production du rapport Mathiot-Azéma, lequel penche vers la suppression des réseaux d’éducation prioritaire au motif qu’ils seraient à gérer avec les territoires ruraux, au niveau local. Ne resteraient labellisés et gérés au niveau national que les REP+, soit le tiers des 1 100 réseaux actuels. Les autres n’auraient plus de reconnaissance en terme de statut des personnels, et bénéficieraient de moyens octroyés selon l’allocation progressive en cours de généralisation dans les académies. Ainsi, les récents rapports de la cour des comptes, Azéma-Mathiot, Lafon-Roux, s’ils reconnaissent la nécessité d’avoir une politique d’EP, préconisent une politique d’EP à 2 vitesses qui ne serait plus nationale, en envisageant de déshabiller une partie des territoires d’EP.
Le label « Cité éducative » et ses corollaires, déréglementation et ingérence des collectivités territoriale, prendrait le relais pour certains REP.
Côté lycées, le SNES-FSU continue de demander leur réintégration et la prolongation de la clause de sauvegarde, qui s’achève ce 31 août 2020.
Lors de la refondation de l’Éducation prioritaire en 2014, le gouvernement a refusé, en dépit des nombreuses demandes du SNES-FSU et de la mobilisation des personnels, d’intégrer les lycées dans la carte revue de l’Éducation prioritaire. Les interventions du SNES-FSU ont cependant permis la publication d’un décret instaurant une clause de sauvegarde de 4 ans, maintenant notamment les bonifications et le régime indemnitaire des personnels des lycées classés ZEP ou Eclair. Le SNES-FSU n’a cessé d’intervenir pour exiger que la refonte de l’éducation prioritaire intègre les lycées. Dans l’attente des discussions sur ce sujet, nous avons obtenu la prolongation d’un an de la clause, jusqu’à la fin de l’année scolaire 2019-2020.
2- A nous de construire revendications et mobilisations !
Avec la FSU, le SNES lance des états généraux de l’EP en une journée nationale le 28 janvier 2021. Quels bilans et perspectives pour les REP et REP+ ? Quelles revendications pour les élèves et les personnels ? Il s’agit d’aborder à la fois enjeux pédagogiques, nouvelle cartographie et labellisation, responsabilité du pilotage et territorialisation, partenariats (familles, cités éducatives…), conditions de travail et d’apprentissages, reconnaissance de la spécificité d’enseigner en EP, collectif de travail…
Notre objectif est d’être force de propositions et de mobilisations pour poursuivre et renforcer la politique d’Éducation prioritaire (EP) . Au travers de bilans des politiques d’EP menées et de débats, nous nous fixons l’objectif de construire avec tous les personnels des propositions pour une école qui participe à la réduction des inégalités, à la réussite de toutes et tous.
Il ne peut y avoir de territoires abandonnés, ni d’élèves et de familles oubliés. Ce sera tout l’enjeu de la poursuite de la politique d’EP et de la révision de la cartographie nationale. Aux personnels engagés au quotidien d’intervenir pour construire l’école de demain.
La FSU a été reçue le 12 octobre par la secrétaire d’Etat chargée de l’éducation prioritaire pour demander pour faire le point sur le dossier. Nathalie Elimas, nommée cet été, s’est déclarée à l’écoute et poursuit son tour de France, en privilégiant la visite de REP ruraux, pour prendre la mesure de la situation avant de statuer sur la réforme de la rentrée 2021 qui, selon les prises de parole du ministre ces derniers mois, envisagerait la suppression du label REP.
Alors que l’éducation prioritaire accumule les difficultés, le ministère laisse planer le doute quant à ses intentions. Voir le compte rendu de l’audience ici
Mise à jour du décembre 2020
Le ministère aurait toujours pour projet la disparition du label REP pour septembre 2022. Une contractualisation des moyens sera expérimentée dans 3 académies (Lille, Aix-Marseille et Nantes) à la rentrée 2021.
Toutes les informations ici : https://www.snes.edu/article/les-attaques-contre-leducation-prioritaire-se-precisent
Avec la mise en place de 40 nouvelles cités éducatives , le gouvernement accélère le démantèlement de l’éducation prioritaire. Le ministère vise une destruction systémique de l’éducation prioritaire, assortie dans le cadre des cités éducatives d’un risque de déréglementation du fonctionnement des collèges et des statuts des personnels. Les cités éducatives s’inscrivent dans l’idéologie néolibérale des « territoires apprenants » qui décrètent que l’on peut apprendre et se former partout ailleurs qu’à l’école, ce qui participe à diluer l’importance d’un service public d’éducation de qualité. Les collectivités territoriales et les services de l’État (préfecture et rectorat) devraient les copiloter.
Toutes les informations ici : https://www.snes.edu/article/les-cites-educatives-prennent-de-lampleur
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