Le ministère a publié au BO du 4 juin une nouvelle circulaire consacrée aux conditions de poursuite des apprentissages, à l’occasion de la réouverture généralisée des établissements, collège et lycées, à partir du 2 juin.
Ce texte prend la suite de la circulaire qui avait déjà été publiée le 4 mai en prévision du début du confinement fixé au 11 mai, et qui est abrogée.
Si dans l’ensemble la nouvelle circulaire apporte peu de modifications par rapport à l’ancienne, il est possible de remarquer plusieurs évolutions importantes :
Concernant le « cadre d’accueil »
Principes de la réouverture
- la référence au cours qui devait se dérouler en groupe comprenant au maximum 15 élèves a disparu : il ne s’agit plus que de cours qui se déroulent en groupe.
C’est une évolution importante, qui permet d’augmenter les capacités d’accueil des établissements sans assouplir pour le moment le protocole sanitaire : il suffirait donc de salles plus grandes pour accueillir plus d’élèves. - la notion de groupe multi-niveaux disparaît et c’est la notion de groupe classe qui est réaffirmée plusieurs fois.
Préparation de la réouverture :
Il est bien précisé que le choix des familles de scolariser ou non leur enfant est valable jusqu’à la fin de l’année scolaire c’est-à-dire jusqu’au 4 juillet.
Le ministère redécouvrirait-il l’existence et l’importance des réseaux d’éducation prioritaire ?
Contrairement à la circulaire du 4 mai qui ne l’évoquait pas en tant que telle, la nouvelle circulaire consacre un développement à l’éducation prioritaire. Ce choix témoigne certainement du constat que les élèves qui relèvent de l’éducation prioritaire ne sont pas ceux qui reviennent le plus souvent en classe, et c’est pourquoi des recommandations sont émises en ce sens, tout en mettant en avant des dispositifs annexes comme devoirs faits et ce qui sont destinés à donner corps aux vacances prenantes annoncées par Jean-Michel Blanquer(stage de soutien école ouverte).
Il faut remarquer qu’un côté des acteurs éducation nationale les acteurs locaux sont mentionnés, mais que les cités éducatives ne sont pas citées. Rappelons que le Snes-FSU est fermement opposé au label « cité éducative » qui a été lancé dans l’objectif de remettre en cause l’éducation prioritaire en s’attaquant notamment aux REP+.
Concernant les conditions de reprise pédagogique.
- Au collège, il est désormais demandé de mettre en place des un ou plusieurs entretiens individualisés consacrés à l’orientation en direction des élèves de troisième. Une recommandation de pur affichage, puisque sera difficile de la mettre en œuvre avec des élèves qui -pour certains- seront revenus en classe et d’autres pas ; en outre, chacun sait que les opérations d’orientation et d’affectation seront bouclées pour la mi-juin.
- Au lycée, il est rappelé que la réouverture concerne tous les établissements à compter du 2 juin pour au moins un niveau d’enseignement, dans les départements verts. La circulaire n’évoque les entretiens individualisés ou le travail en petits groupes que pour les LEGT de la zone orange.
- Évaluation des élèves au troisième trimestre
La circulaire préconise de continuer à évaluer en dépit des conditions particulières de la période en précisant que les résultats ne seront pas pris en compte pour attribuer les notes des examens nationaux … tout en précisant que ces notes pourront faire l’objet d’appréciations portées sur le livret scolaire dans le but « d’éclairer les travaux du jury sur la motivation et l’assiduité des élèves »
Un certain nombre d’éléments n’ont pas évolué entre le 4 mai et le 3 juin :
Il est notamment réaffirmé que "l’enseignement à distance" pour les élèves resté.e.s chez eux est assuré par les professeurs qui sont aussi à domicile : cela concerne les collègues, hors ASA, qui sont vulnérables, ou qui vivent au domicile de personnes vulnérables, ou encore qui n’ont pas envoyé leurs enfants en crèche ou en établissement scolaire, quand bien même ces modes de garde seraient disponibles. L’enseignement à distance ne concerne donc toujours pas les collègues qui effectuent un service d’enseignement devant élèves qui n’atteindraient pas le maximum de services statutaires de 15 heures ou de 18 heures.
Quelle rentrée 2020 ?
Annonçant certainement l’orientation générale de la future circulaire de rentrée, la circulaire du 3 juin dessine pour les collèges et lycée la perspective d’un fonctionnement qui restera affecté (dans quelle mesure ?) par les mesures sanitaires jusqu’aux vacances de Toussaint : jusque-là, il s’agira de « ménager des temps pour consolider les apprentissages ».
Rappelons que le SNES-FSU revendique des mesures d’une toute autre ampleur : rééchelonnement général des programmes, offre d’enseignement enrichie et non réduite, nécessité d’un plan de programmation des emplois et recrutements, retour sur les réformes du lycée et du bac.