La part modulable de l’ISOE que touchent les professeurs principaux varie en fonction de la classe dont ils ont la charge. Les sommes sont plus élevées en collège qu’en lycée, avec une indemnité annuelle de 1245,84€ pour les P.P. de 6e, 5e et 4e, et même 1425,84€ pour les P.P. de 3e. En lycée, le P.P. de 2de est à la même enseigne que le collègue de 3e, avec 1425,84€, mais les P.P. de 1re et de Tale toucheront eux 906,24€ par an.
Cela nous donne en fait des indications sur le volume horaire que l’administration envisage pour les professeurs principaux en fonction des niveaux. En effet, si l’on compare avec les IMP qui sont payées 1250€ par an, et avec le paiement d’une HSE (pour un certifié classe normale) qui est de 39,31€ brut, on peut en déduire la charge de travail qu’un P.P. est censé fournir…
Ainsi, le P.P. de 6e, 5e et 4e est payé environ 32 HSE, soit une IMP, c’est-à-dire 50 minutes de travail par semaine.
Pour le P.P. de 3e et de 2de, c’est 36 HSE ou 1,2 IMP, ce qui nous amène à une heure hebdomadaire consacrée au rôle de professeur principal.
Enfin, pour le P.P. de 1re et de Tale, l’indemnité correspond à seulement 23 HSE, ou 0,75 IMP, soit 40 minutes par semaine…
C’est, du moins, la valeur que lui attribue l’administration au travers de l’ISOE. C’est dans ce temps que le P.P. travaille sur l’orientation des élèves, organise des heures de vie de classe (qui, en passant, doivent être rémunérées car elles ne sont pas liées à l’ISOE), s’entretient avec les parents d’élèves, est en contact avec la direction, la vie scolaire, les PsyEN pour des PPRE ou PAI ou à peu près toutes les questions possibles et parfois (in)imaginables.
Autant dire que ce constat amène deux conclusions possibles : soit il faut arrêter de « charger la barque » des professeurs principaux dont la mission s’est considérablement alourdie avec les dernières réformes au collège et au lycée, soit il faut nettement revaloriser cette indemnité modulable pour refléter l’importance réelle de l’indispensable travail fourni par les P.P. - en particulier depuis qu’on leur a confié l’essentiel de la gestion de l’orientation des élèves.
C’est bien entendu ce que revendique le SNES auprès du ministère : une revalorisation de l’ISOE et la reconnaissance du temps de travail réel des professeurs principaux, par exemple sous forme d’heures de décharge.
Et en attendant, faites vos comptes…