Déclaration préalable au CHSCTD du 15/12/2020
Ce CHSCT départemental extraordinaire se tient à l’initiative de son président. Cette démarche sans précédent témoigne sans aucun doute de l’intérêt porté à une prérogative essentielle de notre instance dont l’expertise et la crédibilité ne doivent pas être valorisées seulement en période de risque pandémique inédit.Nous constatons que cette instance se limite le plus souvent à un faire valoir de dialogue social bienveillant et renforcé. En effet, la période que nous traversons a surtout mis en lumière l’absence de concertation préalable à la mise à disposition des équipements de protection individuelle, l’absence de concertation préalable à la diffusion des informations transmises aux personnels. Notre département n’échappe pas à ces insuffisances dont le dernier exemple est l’information transmise aux chefs de services et directeurs d’écoles pour la mise en place des dépistages massifs au sein des écoles et établissements.
Au contraire, la gestion difficile et contraignante du contexte actuel doit nous convaincre que cette instance doit pouvoir travailler davantage à la prévention des risques, et entre autres, à la gestion du risque pandémique.
L’engagement citoyen et la responsabilité civique de l’ensemble des agents ont largement démontré notre capacité à nous mobiliser massivement pour limiter les risques de propagation du virus SARS COVID 2. Mais, la diversité et surtout l’importance de nos ressources humaines ont mis en lumière les nombreux obstacles qui ont pu décourager, épuiser, inquiéter ou empêcher la mise en œuvre de mesures efficaces de prévention : approvisionnements et équipements de protection individuels défaillants,en particulier pour les AESH, conditions matérielles inappropriées ou insuffisantes à la déclinaison locale du protocole sanitaire, formation et information de l’ensemble des personnels inexistante, surabondante ou inefficace, responsabilités décisionnelles et financières mal identifiées et confuses.
La période que nous traversons est longue et nous craignons de devoir faire face à une période tout aussi importante de contraintes sanitaires élevées.
« L’enjeu actuel en milieu professionnel est donc de rendre conciliables des mesures de prévention permettant de maintenir le risque de transmission au niveau le plus bas possible avec le maintien d’un travail de qualité » rappelle le service de médecine de prévention de l’académie de Strasbourg.
Nous pouvons dire aujourd’hui que l’épuisement des personnels témoigne d’une détérioration de la qualité de vie au travail impactant la qualité de nos missions, situation déjà existante auparavant mais exacerbée par la situation sanitaire et qui perdureront en l’absence d’actions de prévention efficaces.
Un nombre considérable et inhabituel de signalements dans les registres de santé et sécurité au travail témoigne des difficultés de mise en œuvre du protocole sanitaire. Un paradoxe inacceptable : des actions de prévention dégradent les conditions de travail. De plus, le respect du protocole sanitaire est fortement remis en cause par le non-remplacement des personnels.
Ce contexte si particulier démontrera surtout que l’urgence et la prévention ne font pas bon ménage mais rien ne s’oppose à vouloir les concilier ! Que dire de cette soudaine et brutale annonce médiatique qui propose aux usagers une école à la carte pour cette fin de semaine ?
Si la prévention reste l’affaire de toutes et tous, elle nécessite cependant du temps, des compétences et des moyens spécifiques. La suppression annoncée des CHSCT par la loi de transformation de la fonction publique va bien à l’encontre du travail engagé et nécessaire. Nous revendiquons le maintien des CHSCT et l’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique.