Compte-rendu du CHSCTA du 30/03/2020

Un CHSCT académique virtuel a été réuni par l’administration, sollicitée par des courriels à l’initiative des représentants de la FSU. Nous avons proposé trois points à l’ordre du jour qui ont tous été abordés :
  l’accueil des enfants de personnels soignants.
  la cellule d’écoute pour les personnels.
  la multiplication des injonctions dans certains établissements.

La secrétaire générale d’académie a rappelé que des messages avaient été envoyés le mercredi 25 mars à tous les personnels, concernant les « gestes barrières » et des consignes relatives au travail sur écran. Les chefs de service et d’EPLE ont également été informés sur la façon d’organiser le travail à distance ou, en cas d’empêchement, de délivrer une autorisation spéciale d’absence (ASA). Enfin, les administratifs ont aussi reçu un courrier spécifique, rappelant que lorsqu’ils ne disposaient pas du matériel nécessaire pour travailler à domicile, ils seraient mis en ASA (ainsi, pas de rupture de lien avec l’employeur). Les supérieurs hiérarchiques peuvent leur demander de rejoindre leur poste mais cela doit rester exceptionnel (paiement des bourses par exemple). Le confinement est bien la règle de base, cela a été répété à plusieurs reprises.


• L’accueil des enfants de personnels soignants

Une grande partie de la réunion a concerné l’accueil des enfants de personnels soignants. C’est la rectrice qui a été notre principale interlocutrice. D’abord, elle a fait un bilan du dispositif, expliquant que peu d’enfants étaient concernés dans l’académie (groupes plutôt de 5, pas les 10 proposés) et que les lieux d’accueil étaient surtout des écoles. Pour le moment, il y a donc 200 agents volontaires qui sont mobilisés. Un pôle de « réservistes » a été constitué. Les mairies se montrent coopératives, ce qui laisse à supposer qu’il y a des organisations particulières au niveau local (horaires au cas par cas par exemple).
Une de nos premières questions a concerné la protection des volontaires. Des masques devraient être mis rapidement à disposition. C’est déjà le cas dans l’Aube, cela le sera dans le reste de l’académie dans les 2 à 3 jours. Si les masques ne sont pas livrés il faudra rapidement le signaler. La dotation sera de 2 masques par jour par personne mais ils ne dispenseront en aucun cas des gestes barrières (lavage des mains…). En ce qui concerne le nettoyage des locaux, il y a eu moins de certitude dans les réponses de la rectrice : les consignes sont passées aux communes. On part donc du principe que c’est fait dans les règles de l’art ! Il a été rappelé que parfois ce travail était externalisé mais rappelez-vous, nous sommes dans « l’école de la confiance ». Alors, pas de souci à se faire.
L’inspecteur santé et sécurité au travail a indiqué qu’il avait travaillé avec la coordination nationale des ISST et à l’initiative de son homologue de Stasbourg sur un protocole de la prise en charge des enfants de personnels soignants. En attendant, nous vous proposons de vous informer à partir d’une foire aux questions qui nous semble bien réalisée : http://67.snuipp.fr/IMG/pdf/2020_03_30_-_Accueil_en_securite_des_enfants_de_soignants.pdf.
En ce qui concerne les volontaires, un roulement a été institué pour éviter qu’ils passent tout leur temps à faire de la garde d’enfants. La rectrice a tout de même rappelé qu’il y aurait une gratification pour les volontaires, précisant toutefois qu’elle serait modeste. Merci Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale.

La cellule d’écoute pour les personnels

Suite à une injonction ministérielle, le rectorat a créé une cellule d’écoute pour les personnels (ecoutecovid@ac-reims.fr). Le directeur des ressources humaines a expliqué qu’il avait mobilisé le réseau des ressources humaines de proximité (donc pas des professionnels de l’écoute) ainsi que les assistants sociaux du rectorat. Un appel à volontaires auprès des PSY-EN a été lancé et les volontaires pourront se joindre au dispositif. Bref, si vous supportez difficilement le confinement ou les situations de travail à distance, sachez que cette cellule d’écoute, qui certes a le mérite d’exister et qui avec les interlocuteurs habituels répond aux attentes des agents mais dont l’élargissement à des personnels non formés ne nous semble pas offrir toutes les garanties pour vous soutenir en cas de troubles psychologiques. Nous rappelons qu’il existe aussi le réseau PAS, un partenariat de la MGEN avec l’Éducation Nationale.
Le DRH a ensuite évoqué la possibilité pour que certains personnels volontaires aillent prêter main forte aux soignants. On peut penser notamment aux personnels infirmiers de l’Éducation Nationale. Localement, certains hôpitaux sont demandeurs. Il faut savoir que l’administration a prévu ces situations et que les volontaires pourront se présenter légalement dans le cadre du cumul d’activité.

• La multiplication des injonctions dans certains établissements.

Le dernier point a concerné la multiplicité des injonctions qui peuvent être sources de risques psychosociaux (RPS). La FSU a fait état de remontées de collègues qui faisaient état d’injonctions à remplir différents documents comme des tableaux afin de rendre compte des contacts qu’ils avaient avec leurs élèves et les familles ou du travail qu’ils donnaient. Ces injonctions en des effets sur la charge de travail et la santé des personnels déjà très éprouvés qui ne peuvent les prendre que comme des marques de défiance. En ce qui concerne la pseudo "continuité pédagogique", la rectrice a insisté sur le fait que nous sommes dans une épreuve d’endurance, et qu’il faut savoir s’économiser. Elle recommande d’être modeste sur les moyens à mettre en œuvre (être moins ambitieux en volume de travail) et que l’objectif principal est d’éviter que les élèves ne décrochent, rappelant toutefois que ceux qui n’avaient pas été accrochés auparavant ne le seraient guère plus avec du travail à distance. Les appels sont inutiles pour les élèves qui sont en contact avec vous et rendent des activités. Un autre objectif, pour les petites classes, était d’impliquer davantage les parents et de leur fournir un « apport didactique » (bientôt un programme TV sur des chaînes locales pour leur expliquer comment faire travailler les enfants !). "Nous faisons ce que nous pouvons" a-t-elle dit. Donc, à l’impossible nul n’est tenu.
Il n’est plus question de remettre en mains propres des cours ou activités sous format papier aux parents, le confinement étant la règle de base… Apparemment, il y a possibilité de déposer les cours sur une application de La Poste et cela devrait être livré aux parents, sur les quelques créneaux restants de distribution du courrier.
Il semblerait que nous aurons des vacances de printemps. Cependant, si vous êtes volontaires, dixit la rectrice, ce serait bien de continuer à s’occuper des élèves en leur proposant quelques activités afin de ne pas interrompre les liens qui sont actuellement tissés avec les enseignants. Mais que sur la base du volontariat, bien entendu.
En ce qui concerne les établissements qui ont des tableaux à remplir, des comptes à rendre sur le nombre de fois qu’ils appellent les familles, les travaux que les élèves leur rendent, etc... la rectrice n’est pas sur cette ligne. Elle est sur une ligne pragmatique qui est pratiquée dans bien des établissements aussi : on repère les élèves qui ne donnent pas signe de vie, on maintient un lien raisonnable avec tous. Merci de nous signaler ou resignaler les établissements où il y a (eu) des abus, avec éventuellement les tableaux envoyés ou les injonctions par mail. Ils se sont engagés à recadrer. En revanche, le rectorat a envoyé une consigne aux EPLE pour "réunir" les conseils pédagogiques afin de "coordonner" l’action au niveau de l’établissement.
La réunion, d’environ 1h30, s’est terminée sur un rendez-vous au retour des vacances de printemps.

Les représentants des personnels FSU membres du CHSCT académique.