L’élévation des qualifications pour tous, la démocratisation des études et de la société, sont les grands objectifs poursuivis par le Snes, pour les jeunes.
Parallèlement le Snes se bat pour :
– rendre le métier d’enseignant attractif, lutter contre la précarité,
– obtenir amélioration des conditions de travail et prise en compte de l’évolution du métier,
– faire respecter la liberté des choix pédagogiques des enseignants.
Ainsi le Snes dénonce la réforme du collège et en particulier la mise en place des itinéraires de découverte au cycle central et le projet d’itinéraires de détermination en 3e .
« La conception ministérielle de ces itinéraires, croisant plusieurs disciplines, n’est jamais clairement explicitée. Elle apparaît comme une notion par définition positive en opposition au « repli disciplinaire ». Elle sert à justifier le bien fondé des réformes ( TPE, parcours diversifiés, travaux croisés, IDD …). Elle conduit à développer ou à traduire des notions de compétences qui privilégient la démarche par rapport aux savoirs. Elle tend à laisser croire que les élèves s’ennuient en cours et que l’interdisciplinarité résoudrait les problèmes » *. L’interdisciplinarité qui consiste à croiser les regards sur un même objet d’étude, permettant une connaissance plus approfondie sous des angles différents qui se complètent et se nourrissent est la plus féconde. Mais cette interdisciplinarité n’existe qu’en s’appuyant sur des savoirs disciplinaires identifiés et maîtrisés. Or, paradoxalement , la réforme du collège qui met en avant ce travail interdisciplinaire, réduit les horaires des disciplines, cette nouvelle pratique pédagogique que l’on nous impose ne peut donc porter ses fruits !
Par ailleurs, cette réforme qui ampute les horaires disciplinaires, n’apporte ni amélioration des conditions d’enseignement, ni possibilité nouvelle d’agir contre l’échec scolaire. Ainsi, dans le cadre des programmes actuels, une partie du travail de l’élève sera reporté à la maison. Ce facteur d’inégalités * , sera donc accru et la réforme va générer un peu plus de « fracture scolaire » au lieu de la réduire ! Pour nous, « il importe de sortir du découpage : travail en classe, travail personnel, qui a conduit à une vision un peu caricaturale de l’activité en classe. Ainsi l’idée est répandue assez largement, qu’en classe l’élève s’ennuie, qu’il faudrait donc diminuer le nombre d’heures de cours et mettre en place des dispositifs d’aide, d’études dirigées ou encadrées. Pour nous il semble qu’il serait plus pertinent de travailler l’articulation dans le cadre du « cours », en présence de l’enseignant ».*
Il faut donc penser le collège autrement que par cette réforme.
Nous sommes favorables au travail interdisciplinaire s’il est au service des disciplines construites pour faciliter l’accès à la culture, et si les conditions de mise en œuvre sont remplies : formation des personnels à ce travail, respect des libertés pédagogiques, des temps de concertations …
Nous voulons un collège de la réussite pour tous, c’est pourquoi, nous réclamons de bonnes conditions d’appropriation de savoirs cohérents pour tous les élèves, c’est à dire du temps et des groupes à effectifs réduits à l’intérieur des disciplines. Une révision de certains contenus doit être engagée pour les rendre plus formateurs, plus cohérents entre eux. Il conviendra également de développer de vraies ressources pédagogiques en faveur des élèves en difficulté.
* « apprentissages disciplinaires et interdisciplinaires », « travail à la maison, temps de travail des élèves : facteurs d’inégalité » sont quelques-uns des thèmes développés au colloque académique du Snes sur le collège, en mars 2002.
Nous vous invitons à retrouver les actes de ce colloque dans le bulletin académique du Snes n° 217 (http://www.reims.snes.edu : voir dans « publications académiques ») ou à nous le demander.