Être social disposant d’un libre arbitre et capable de comprendre et d’agir sur le monde qui l’entoure ou individu dans une société qu’il subit, sont les orientations qui s’affrontent depuis des décennies.
Partisan de la première, le SNES développe une conception de la culture commune qui vise à la fois l’épanouissement personnel, des acquisitions cognitives exigeantes, une insertion dans un monde commun de langages, de concepts, de valeurs et d’oeuvres permettant l’élévation du niveau de formation et de qualification du citoyen et du futur travailleur.
Contrairement au « socle des indispensables », minimum essentiellement utilitaire et figé en sept compétences peu lisibles, la culture commune part de l’idée que des jeunes en construction ont besoin d’une culture large, ouverte et diversifiée. Elle doit structurer les connaissances et permettre le raisonnement, le questionnement, l’expérimentation, l’argumentation, le développement de l’esprit critique et de la créativité, la maîtrise des langages.
Posant avec force la question du libre arbitre, créant des valeurs partagées, renforçant l’aspiration à l’égalité, cette formation de l’esprit et de la personne permet la construction d’une culture véritablement démocratique intégrant la diversité sociale, aux antipodes d’une culture dite « légitimée ».
La culture commune doit permettre une réflexion autour de l’universalité des valeurs dans le respect de la culture de l’autre. Nos élèves doivent être en mesure d’assumer leurs responsabilités, de faire des choix, de contester s’il le faut, et de défendre des valeurs de justice et d’égalité. Ils doivent pouvoir inclure les savoirs acquis à l’école dans leur propre démarche de vie. Nous sommes loin de la réduction à la civilité que le socle prône en tentant d’imposer à tous « les bons comportements ».
Ce document tente d’établir les contours et les enjeux de la culture commune que nous revendiquons, tant au niveau des contenus enseignés qu’à celui des pratiques qu’ils nécessitent ou qu’à celui de l’évaluation.