24 janvier 2010

Stagiaires

Services des lauréats au concours à la rentrée 2010 dans l’académie de Reims.

Services des lauréats au concours à la rentrée 2010.

Le recteur a confirmé mardi 19 janvier en Comité Technique Paritaire Académique aux organisations syndicales que les stagiaires qui réussiront le concours cette année et qui ont déjà une expérience de l’enseignement (vacataires, contractuels. Assistants pédagogiques ?) commenceraient leur rentrée 2010 à temps complet (18h de cours pour les certifiés). Ceux qui n’ont pas « d’expérience » seraient à deux tiers de service.

Plus tard dans l’année, les stagiaires à temps plein quitteront leur classe pour des formations à temps complet. Ils seront remplacés dans leur classe par des étudiants en M2 qui feront leurs fameux stages en responsabilité créés ce début d’année.

Les représentants du SNES et de la FSU, ainsi que les autres organisations syndicales, sont intervenus pour dénoncer une affectation directe à 18 heures.

Notre analyse :

Les stagiaires seront-ils placés sur les postes restés vacants à l’issue du mouvement intra fin juin, mais y aura-t-il aussi des postes bloqués dans les établissements pour les accueillir ? Envisage t-on de placer des titulaires en complément de service, voire en mesure de carte scolaire (suppression de leur poste) pour dégager les moyens nécessaires à l’accueil des stagiaires ?

C’est évidemment une dégradation de l’entrée dans le métier.

Cela revient à considérer que nous pouvons être mis directement sur le terrain et à temps complet en sortant de fac sans la formation professionnelle indispensable pour exercer des métiers avec autant de responsabilités pour l’avenir de nos élèves !

Comment les nouveaux enseignants pourront-ils travailler, réfléchir sur l’expérience que représente enseigner dans une classe ? Le ministère et le rectorat ne s’en préoccupe plus. Leur objectif est de combler les trous créés par les suppressions de postes (une nécessité idéologique) !

L’équivalent de 1600 postes de certifiés ont été supprimés dans notre académie depuis 2003 sur un total de moins de 7000 au départ.

Depuis les années 1990 et jusqu’à il y a deux ans, les certifiés et agrégés stagiaires enseignaient entre 4,5 et 6 heures (le maximum a été porté à 8 heures il y a deux ans, ce qui constituait déjà des économies de bout de chandelle au dépens de la formation !). Le temps restant était occupé par la préparation des cours (qui prend beaucoup de temps à l’entrée dans le métier), la découverte des élèves, du métier, de l’établissement, de son fonctionnement et la formation en IUFM. Tout n’était pas parfait mais cela permettait un temps de réflexion théorique sur nos pratiques, notre métier, indispensable pour le travail de conception, le travail intellectuel qui est le nôtre. Qu’est-ce qui devra être sacrifié ? Le Master et les petits stages qui l’accompagneront ne remplaceront jamais la formation dispensés en PLC2.

Des collègues stagiaires confrontés massivement aux difficultés de notre métier sans possibilité de recul ne seront-ils pas amenés à abandonner ?
Bien sûr cette dégradation va avoir des effets sur les élèves ! Ils pourront voir se succéder devant eux un enseignant débutant qui n’a pas le temps de se former, et des étudiants en M2 ! Même, avec la meilleure volonté et la plus grande conscience professionnelle, comment pourront-ils assurer un enseignement de qualité ?

C’est un véritable scandale que la profession doit dénoncer avec les étudiants, les formateurs et les parents d’élèves.

Le scandale de l’affectation des stagiaires à la rentrée 2010 : ce qui est prévu dans d’autres académies