17 juin 2011

Nos métiers

Cours le matin, sport et culture l’après-midi : vers une externalisation de l’EPS et des enseignements artistiques ?

Communiqué de presse du SNES-FSU et du SNEP-FSU

Fidèle à sa politique de communication, Luc Chatel a annoncé sans aucune consultation préalable des organisations représentatives, l’extension de la pseudo expérimentation « Cours le matin, sport l’après-midi » lancée l’an dernier.

Sans attendre une véritable évaluation du dispositif, qui devait être faite à l’issue d’une période de trois ans, une circulaire ministérielle a été envoyée aux Recteurs puis aux chefs d’établissement annonçant le doublement du nombre d’établissements concernés (250) et sollicitant 8 candidatures par académie ! L’opération est en outre clairement aujourd’hui étendue aux activités culturelles. Les projets doivent être désormais « co-portés par un établissement et une ou des associations sportives ou culturelles » : le ministre ouvre ainsi toute grande la porte à l’encadrement de ces après-midi par le milieu associatif ou le secteur privé.

Pour le SNES et le SNEP, cette expérimentation crée une confusion entre activités sportives et EPS, entre activités artistiques ou culturelles et enseignements artistiques. Elle constitue en outre une étape supplémentaire dans la partition entre enseignements jugés « fondamentaux » et enseignements considérés comme « accessoires », ce qui pourrait rapidement aboutir à une mise en cause de l’EPS et des enseignements artistiques comme disciplines d’enseignement à part entière. Comment ne pas mettre en relation cette opération avec le projet de l’UMP (2006) : économie de moyens avec dissociation entre « disciplines de savoirs » placées le matin et assurées par l’Etat et « disciplines de vie » (EPS, enseignements artistiques, …) l’après midi et sous la responsabilité des collectivités territoriales.

Le SNES et le SNEP expriment leur profond désaccord avec cette conception de l’école et de la culture commune que tout jeune doit pouvoir acquérir au cours de sa scolarité obligatoire. Ils refusent cette improvisation et cette fuite en avant. Ils appellent les collègues des établissements concernés (candidats souvent désignés sans débat collectif et sans vote au CA) à dénoncer les méthodes employées, et à refuser ce dispositif.